GEIST 21

Publié le par ouest france

mardi 31 janvier 2006
Ouest France de Brest
Julian défend la cause des trisomiques
Ce jeune de 21 ans, handicapé, milite au sein de l'association Geist 21
À 21 ans, Julian Alloitteau vient d'être élu au conseil d'administration de l'association Geist 21. Sa fonction ? Trésorier-adjoint. Rien de très original a priori. Sauf que ce jeune adulte est porteur d'une Trisomie 21. Il entend profiter de son mandat pour améliorer l'intégration des handicapés mentaux dans la société.

Après différents stages en restauration collective, dans un centre hospitalier et dans une pépinière, Julian Alloitteau est maintenant au chômage. Une inactivité que ce jeune homme de 21 ans, ceinture marron de judo, acteur amateur et fan de danse moderne, subit depuis cinq mois. Difficile, en effet, lorsque l'on est porteur, comme lui, d'une Trisomie 21, de trouver une place dans une entreprise, en milieu ordinaire. La plupart des employeurs préfèrent largement embaucher un salarié souffrant d'un handicap physique qu'un handicapé mental, dont la prise en charge, l'accompagnement sont réputés plus lourds.

Une situation contre laquelle Julian Alloitteau est bien décidé à se mobiliser au sein de l'association Geist 21 Finistère, créée il y a un peu moins de deux années, et dont le siège se trouve à l'Espace Avel-Vor de Plougastel-Daoulas (1). Il faut dire que le jeune homme joue un rôle important au sein de ce collectif de familles, de professionnels de santé...

Une expérience originale à Arras

Début janvier, il a été élu trésorier-adjoint. Une responsabilité qui l'honore. « Cela nous a paru totalement normal qu'un trisomique puisse s'investir à nos côtés, explique la présidente Véronique Maeght-Lenormand. Nous poussons d'ailleurs les jeunes à s'impliquer, à nous donner leurs idées ».

Outre l'emploi, Julian Alloitteau et les autres entendent également travailler sur le logement des adultes handicapés. Ainsi, une expérience qui a initialement germé à Arras (dans le Pas-de-Calais) pourrait très bien voir le jour dans le Finistère, à moyen terme. Une alternative aux foyers. « Des parents se sont rassemblés pour constituer une société civile immobilière, note Philippe Le Noheh, le trésorier de Geist 21. Ils ont, eux-mêmes, fait construire des appartements pour leurs enfants. En plus, ils ont créé un poste d'animateur. Celui-ci a pour mission de superviser les jeunes adultes. C'est véritablement un axe de réflexion pour nous ».

Tous en conviennent, et Julian Alloitteau le premier, un enfant porteur de Trisomie 21 s'intègre beaucoup plus facilement qu'un adulte. À mesure que le jeune grandit, le regard des autres se fait plus pressant. Il souhaite aussi prendre de plus en plus d'autonomie, sans pour autant y parvenir toujours. « La priorité du Groupe d'étude pour l'insertion sociale des personnes porteuses d'une Trisomie est bien l'intégration. Un mot souvent galvaudé, mais qui veut dire beaucoup pour nous et nos enfants. Malheureusement, il y a encore un long chemin à parcourir avant d'arriver à ce que nous voulons ».

Yves-Marie ROBIN.

 

•  Pour tout contact avec Geist 21 Finistère, téléphoner au 06 83 80 02 41 (répondeur). L'association regroupe, à ce jour, trente-cinq membres. Son objectif est d'accompagner, de conseiller et d'informer les familles ; d'organiser des conférences

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